Hélas, l'avènement du christianisme signe bientôt l'arrêt de mort de cette merveilleuse boisson, en Europe Occidentale tout du moins. Lorsque l'empire romain tombe, l'église, puissante et avide conquête, s'attribue les plus grands vignobles. L'expansion du vin démarre avec la célébration de l'eucharistie et du vin de messe. Puis la mode du vin s'étend rapidement aux hommes de haute condition qui s'en approprient la tradition, jusqu'aux échelles les plus hautes de la monarchie.
Jusqu'au Moyen-âge, et partout ou la culture de la vigne n'est pas possible, l'hydromel continue cependant à occuper une place prédominante dans d'autres cultures. Notamment dans les pays baltes qui en faisaient un commerce florissant. L'histoire raconte que Sainte Olga, en 946, invite tous ses ennemis aux funérailles de son fils, les abreuve d'hydromel jusqu'à y perdre la raison et les massacre tous une fois étourdis par l'alcool.
Un cas similaire est référencé en Russie vers 1500 ou les armées russes, poursuivies par 10,000 combattants de l'armée Tatare appuyée par les turcs, laissent volontairement sur place de prodigieuses quantités d'hydromel. Les soldats tatares se jettent sur le butin jusqu'à plus soif. Surpris dans leur ébriété, ils voient les russes faire insidieusement demi-tour et les conduire à la déroute.